Moi et le mal que je vous fais

Last Updated on 5 novembre 2022 by LaCat

Le mal que je vous fais, l’un de mes paradoxes

Quelques exemples et leurs causes

Pourquoi est-ce que je communique comme je le fais, quels sont mes besoins

Le mal que je vous fais, c’est l’un de mes paradoxes

Bien que très sensible à tout ce que vous me dites, il semble que mon habitude de dire plutôt ce que je pense / parler sans réfléchir (très longtemps) puisse blesser certaines personnes. Je n’ai jamais compris cette hypocrisie de la société de dire merci et de sourire quand on reçoit quelque chose qu’on n’aime pas. Mais oui, je me suis adaptée alors je fais (souvent / quand j’y pense) l’effort de le faire pour ne pas blesser les autres.

Il m’arrive pourtant de mettre les pieds dans le plat de manière involontaire.

Quelques exemples du mal que je vous fais et leur cause possible

Ma franchise

Une amie me montre sa nouvelle voiture en me répétant dix fois « elle est belle, hein », je peux répondre « oui, elle est belle mais ce n’est pas mon style de voiture » ou « je ne l’aime pas » ou « je ne l’achèterais pas pour moi ». Et cela peut être mal perçu, comme une critique.
Pourtant, quand j’analyse ce que j’ai dit, je ne comprends pas : j’ai dit qu’elle était belle (c’est une voiture neuve, une belle couleur) mais ce n’est pas mon style, moi je ne l’aime pas / je ne l’achèterais pas.

J’ai ainsi eu une discussion avec une amie, essayant de comprendre pourquoi elle m’en voulait de lui avoir dit que je n’aimais pas sa voiture, essayant de lui expliquer (en vain) que l’important pour moi était qu’elle aime sa voiture et qu’elle en profite. Que j’étais super contente pour elle qu’elle ait pu s’offrir la voiture de ses rêves, et que je ne comprenais pas pourquoi elle était fâchée, ni pourquoi elle aurait préféré que je mente et que je dise que j’aimais bien la voiture. Essayant de lui faire comprendre qu’il vaut mieux que tout le monde ait des goûts différents, sinon nous voudrions tous la même chose. Mais ce fut difficile.

Un malentendu

Un autre exemple : je frappe un jour à la porte de mon fils pour lui poser une question. Devant lui, son téléphone posé pour un appel vidéo avec sa copine, que je ne connaissais pas. Et il me dit « Tu veux dire bonjour à A ? » Et moi de répondre « Non, non, je ne veux pas lui dire bonjour. » Réaction de mon fils « Oh, la violence… Pourquoi tu ne veux pas lui parler ? » Puis à sa copine « Tu as entendu ? »
Et moi, m’emberlifiquotant dans mes explications « Mais non, je voulais juste dire que je ne viens pas pour lui parler mais pour te poser une question, ce n’est pas la raison pour laquelle je viens donc ce que j’ai voulu dire c’est « non, en arrivant dans ta chambre je voulais te poser une question et non pas parler à A » mais tu l’as compris comme « non, je ne veux pas parler à A » plutôt que « parler à A n’est pas ce que je voulais faire » » ».

Bref. Moment gênant.

La sensibilité de mon interlocuteur et à ma maladresse

Je m’intéresse à l’autre, comment il fonctionne, ce qu’il pense, comment il vit les choses, ce qu’il ressent. Toute ma vie, j’ai essayé de comprendre. J’ai donc lu énormément de livres (pseudo) psychologiques et j’ai emmagasiné beaucoup de théories diverses et variées et d’explications de certains comportements, de certaines réactions.

Quand quelqu’un me raconte quelque chose, mon cerveau turbine afin de trouver une explication ou une information en lien avec le vécu de la personne. Il fouille dans la quantité d’information stockées sur le disque dur afin de trouver quelque chose qui peut s’appliquer à la situation. Et dès qu’il a trouvé, je n’ai qu’une envie : raconter à l’autre ce que j’ai trouvé afin de savoir si c’est correct / si cela s’applique dans son cas / si ça pourrait l’aider / si c’est ça qu’il ressent.

Mais, euh, comment dire…
J’oublie parfois de mettre des « si », des « peut-être » ou des « est-ce que » dans ce que je dis et du coup je peux paraître « madame je sais tout », méprisante, critique. Je peux donner l’impression que j’enferme l’autre dans le carcan de mon interprétation, que j’exprime peut-être comme une vérité et non une possibilité ou une hypothèse.

Bref, une fois de plus, je vous fais mal alors que je ne vous voulais que du bien.

Mes besoins

Mon but, quand je communique, est toujours d’aider l’autre et je puise automatiquement dans tout ce que je connais afin de me raccrocher à du connu. Si ce que l’autre dit ne correspond pas à ma manière de fonctionner (ce qui, il faut bien l’admettre, est le cas dans la quasi-totalité des cas puisque je me sens globalement comme une extra-terrestre), mon seul moyen de le comprendre est de rattacher son vécu à quelque chose que je connais pour l’avoir lu, quelque chose à quoi j’ai déjà réfléchi et/ou qui a du sens. J’ai besoin de rattacher ce que l’autre me dit à ma base de données interne.

Mon besoin de confirmer ce que j’ai compris

J’ai tellement entendu de réflexions a posteriori qui contredisaient ce que j’avais cru que la personne pensait/ressentait dans une situation particulière que j’en ai conclu que j’étais nulle pour décripter ce qui se passe dans la tête de l’autre.
Je m’efforce donc de confirmer, d’une manière ou d’une autre, que je comprends ce que la personne vis. Je lui dis comment il est possible d’interpréter ce qu’elle me raconte (souvent cela correspond à ce que j’ai lu sur le sujet, plus rarement à mon vécu personnel) et j’espère qu’elle me dira « oui, c’est exactement ça ».

Il m’est déjà arrivé qu’une amie se fâche parce qu’à cause de la manière dont j’avais fait part de mes pensées, elle trouvait que je lui avais donné mon avis alors qu’elle ne l’avait pas demandé (ce qui était tout-à-fait vrai, sauf que je le fais pour comprendre et non pour juger l’autre) ou qu’elle se trouvait mise dans une case qui ne lui correspondait pas.

J’ai besoin de « classer »

J’ai besoin de mettre les personnes, les situations, leurs vécus, etc dans des cases qui correspondent à des choses qui me sont familières et que je comprends. Le monde me semble tellement incompréhensible que j’aime mettre les choses « en boîte ». Non pas dans un but réducteur (une personne peut, dans ma tête, se trouver dans des dizaines, voire des centaines de boîtes différentes) mais pour avoir l’impression d’y comprendre quelque chose. Je ne juge absolument pas en faisant cela. Peu m’importe qu’une personne soit dans la case « homosexuel », « hétérosexuel » ou une autre, l’important est que pour moi cela me donne une certaine idée de comment cette personne pourrait réagir dans certaines circonstances. en fonction du fait qu’elle soit dans la case homosexuel plutôt qu’hétérosexuel.

Plus je peux trouver de cases dans lesquelles je peux mettre une personne, mieux j’ai le sentiment de la connaître, même si un grand nombre de ces cases ne sont pas celles dans lesquelles je me classerais, moi.

J’ai besoin d’anticiper

Comme je suis facilement débordée par ce qui se passe autour de moi, comment les gens réagissent, ce qu’ils ressentent, j’ai besoin de contrôler mon environnement le plus possible.

Et ce contrôle passe par une anticipation (d’où mon besoin d’organiser les vacances ou un voyage dans les moindres détails, même si j’adore l’imprévu, mais j’y reviendrai dans un autre article).

Plus je peux imaginer comment sera une situation, ce qui va se passer, comment les autres pourraient réagir, plus je serai prête à gérer les émotions. Si je sais par exemple qu’une amie vient de se faire larguer et qu’elle n’aime pas en parler mais préfère se changer les idées, j’éviterai de lui parler de sa relation et je proposerai peut-être un cinéma plutôt qu’une discussion où le sujet risque d’être abordé. Parce que même si elle ne veutpas en parler, je risque de dire quelque chose que je n’aurais pas dû.
Ou elle va peut-être en parler mais du coup je ne saurai pas comment répondre puisque d’habitude elle n’aime pas en parler : qu’attends-t-elle de moi comme type de réaction ? Juste l’écouter ou dialoguer ? Abonder dans son sens ou lui montrer le point de vue de l’autre ? La laisser pleurer ou la consoler ?
Et mon stress monte en flèche et je me sens mal à l’aise durant notre rencontre, alors qu’elle sera peut-être très à l’aise parce qu’en fait elle s’en fout, la relation n’était pas super importante pour elle.

J’ai besoin de « plaire »

Mais ne pas savoir comme je « devrais » me comporter afin de lui « être agréable », afin qu’elle apprécie ma compagnie et ait envie de me revoir, cela me stresse et m’empêche de passer un bon moment. Si cela arrive souvent, je finirai par couper les ponts parce que je n’arrive plus à être détendue en compagnie de la personne.

Ce besoin est ce qui a gâché une grande partie de ma vie, durant laquelle j’ai vécu en fonction de ce que les autres attendaient de moi.

D’autres articles parlent (plus en détail que d’autres, même si c’est un des thèmes de base de ce blog) de mon sentiment d’être une extra-terrestre.

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Une réflexion sur « Moi et le mal que je vous fais »

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