Moi et l’empathie

Last Updated on 5 novembre 2022 by LaCat

Il m’a fallu des années de lectures, de recherches, de réflexions pour comprendre l’impact de l’empathie sur mon vécu.

Qu’est-ce qu’être empathe, dans mon cas ?

Cela veut dire que je ressens les émotions des autres, principalement / de manière très forte les émotions de mon entourage « proche ». Tout le temps, que je le veuille ou non. Par entourage proche je veux dire les gens autour de moi physiquement, en général dans la même pièce. Je ressens également, de manière plus diffuse, les très fortes émotions « planétaires » telles que la peur ou le stress d’une grande partie de la population mondiale suite au covid-19.

Je n’en avais pas conscience

Durant la majeure partie de ma vie, je n’étais pas complètement consciente de la manière dont cela fonctionne. Si je rentrais dans une pièce dans laquelle on fête un heureux évènement et que tout le monde était content, mon moral remontait en flèche mais je ne m’en rendais pas nécessairement compte. De la même manière, il m’est impossible d’assister à un enterrement sans pleurer. Même si je ne connaissais pas le défunt, je ressens soudain une profonde tristesse qui fait également ressortir / qui fait écho à mes tristesses enfouies / oubliées. De la même manière, je souris et je me sens bien quand je regarde une comédie et je me sens mal / triste quand je regarde un drame. Voir des émotions positives ou négatives, que ce soit autour de moi ou virtuellement – même pour des personnages de fiction – provoque les mêmes émotions en moi par empathie.

Comment cela m’affectait

Je n’étais pas consciente que la majorité des émotions que je ressentais ne m’appartenaient pas. Il m’arrivait très souvent d’être impuissante face à ces émotions que je ne comprenais pas. Comment pouvais-je pleurer à l’enterrement de quelqu’un que je ne connaissais même pas ? Je me sentais « fausse », j’avais toujours peur que les autres pensent que j’en faisais trop, que je me donnais « un genre »; peur que les gens ne me jugent en se disant « non mais pour qui elle se prend « d’oser » pleurer alors qu’elle ne le/la connaissait même pas ! ». Je n’arrivais pas à sortir de ces émotions parce qu’elles n’avaient pas de cause chez moi et donc rien sur quoi je pouvais « travailler » pour me sentir mieux (dans le cas d’émotions comme la colère, la tristesse, le stress). Je pouvais ressentir la colère de quelqu’un dans la pièce mais sans nécessairement être capable de dire précisément qui était en colère ou pourquoi. Je me retrouvais donc énervée et fâchée sans arriver à me calmer puisque je ne trouvais pas le déclencheur.

Ces dernières années, les médias et la société insistent de plus en plus sur les nouvelles négatives. L’ambiance qui m’entourait (notamment avec l’augmentation des attentats) est devenue de plus en plus négative. Et j’ai fini par sombrer dans la dépression. Que je n’arrivais pas à comprendre ni à combattre parce que mon état n’avait rien à voir avec la vie que je menais et dans laquelle j’étais personnellement heureuse : j’avais un mari aimant, deux enfants intelligents et en bonne santé, une famille et belle-famille avec qui je m’entends généralement bien, un job intéressant, des collègues sympas, une cheffe super. Durant des années, j’ai sombré dans un marasme de plus en plus profond dont je n’arrivais pas à déterminer la cause. Parce que cela n’avait pas vraiment (à la base) de raport avec mes émotions personnelles. Mais cela a pourtant été l’une des causes de mon divorce et de ma dépression.

Comment je me protège (en partie)

Depuis deux ans je ne regarde plus les nouvelles, je ne m’intéresse absolument plus à la politique (qui ne m’a jamais vraiment attirée de toute manière), mais surtout je me concentre sur ce qui va bien dans ma vie. Afin d’éviter l’influence négative de mon entourage (au sens large), je vis en « ermite ». Je ne travaille pas (j’écris, comme ce blog par exemple) et je ne vois quasi personne. J’ai les enfants (heureusement grands et indépendants) une semaine sur deux.

Comme j’ai maintenant conscience que je suis une éponge à émotions, il m’est un peu plus facile (dans le cas des émotions de ceux qui sont autour de moi) de prendre mes distances vis-à-vis des émotions, de me dire que « cette colère ne m’appartient pas ».

Depuis le covid

J’allais donc mieux jusqu’au début du confinement, mi-mars 2020. Dans les semaines qui ont suivi, la qualité de mon sommeil a chuté de manière brutale et je me sentais à nouveau épuisée. Mon moral était bon, je pouvais me concentrer sur tout ce qui allait bien dans ma vie mais pourtant je sentais une fatigue que je ne pouvais pas expliquer d’une autre manière que par mon empathie. En effet, fin février / début mars le monde (entier) est entré en confinement. Les gens ont eu peur, les gens étaient stressés. Et je ressentais tout cela et cela me pesait, me fatiguait.

Aujourd’hui je n’ai pas encore trouvé de manière de me protéger de ce ressenti de gens que je ne côtoie même pas ! Je rêve donc de m’isoler encore plus et je cherche constamment des manières d’ériger une « barrière » énergétique autour de moi, visiblement sans grand succès jusqu’à présent. La méditation aide mais pas assez en ces temps de « peur mondiale ». J’espère que cela s’améliorera dans les prochains mois.

Je vais à nouveau mieux

Après quelques mois de confinement supplémentaires, je vais mieux. Probablement en partie parce que le monde va globalement mieux du point de vue du virus et que le « gros » (qui a dit que j’étais gros ?) du confinement est passé. Bien sûr il reste le stress de devoir sortir masqués (heureusement que personne ne se prend pour Zorro ou Batman – même si depuis hier dans l’application Waze c’est la voix de Batman qui me guide et les autres utilisateurs me voient comme une batmobile 😉 ) mais comme les visites et les déplacements sont à nouveau autorisés dans la plupart des régions, l’ambiance générale est moins mauvaise. En tout cas c’est mon ressenti.

J’ai également fait un test gratuit (15 jours) du FLFE. Je comprends le principe mais pas comment ils le mettent en œuvre. Après ces 15 jours d’essai, j’ai continué à l’utiliser parce que je dors mieux, je me réveille plus tôt (ce qui ne m’était plus arrivé depuis plus de 2 ans), je me sens nettement moins fatiguée. Et j’ai commencé mon blog, ce qui est assez impressionnant pour moi (étant donné les longs mois de gestation – j’ai commencé à écrire début 2020 – et mon inaction passée).

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