Qui suis-je ? – définitions personnelles

Last Updated on 5 novembre 2022 by LaCat

Voici une explication personnelle des 3 caractéristiques principales qui, je pense, définissent en grande partie qui je suis, comment je me comporte, quelles sont mes valeurs, ce que j’aime (ou pas).

Hypersensibilité

Tout le monde possède un degré de sensibilité. Le mien est particulièrement élevé, notamment en ce qui concerne les informations perçues par mes 5 sens et les émotions / mes émotions.

Sur une échelle de 0 à 100 (le 0 et le 100 n’existant probablement pas), je dirais que je suis hypersensible à 85%. Un niveau plus élevé correspondrait par exemple à une sensibilité « maladive », par exemple une sensibilité de la peau telle qu’elle ne permettrait pas de porter des vêtements. A mon niveau, je suis par exemple incapable de mettre un vêtement qui contient de la laine, même par-dessus un t-shirt à longues manches : les démangeaisons apparaissent après quelques heures, voire moins en fonction du pourcentage de laine. Il me semble que cette sensibilité épidermique augmente avec l’âge. Je suis également très difficile pour la nourriture (quasi impossible de manger quelque chose que je n’aime pas), très sensibles aux odeurs (même agréables, je ne supporte pas les odeurs fortes en général), je ne supporte pas les lumières violentes ou les sons trop forts et/ou soudains (je dois fermer les yeux lors de certains concerts et je me mets plutôt loin de la scène et avec des protections d’oreilles). Un grand nombre de choses qui vous semblent anodines ou que vous ne remarquez même pas constituent une agression pour mon organisme.

Pour ce qui est des émotions, j’ai appris à les cacher ou en tout cas à cacher leur intensité. J’admire les gens qui osent rire haut et fort, les personnes qui pleurent à chaudes larmes. Mes émotions me font peur. J’ai peur de leur ouvrir la porte en grand et d’être incapable de les gérer. Et à force d’y mettre un couvercle ou une sourdine, je ressens beaucoup en demi-teintes. Comme Mithridate, je me suis par exemple volontairement (bien qu’inconsciemment) exposée régulièrement à des mini-rejets par mon ex-mari. Ces minuscules doses de poison de tristesse, de peur et/ou de honte m’ont permis de devenir de plus en plus insensible – ces émotions négatives étaient de moins en moins fortes avec les années de plus en plus faciles à supporter. Mais comme toute médaille a son revers, mes émotions positives ont subi la même érosion et j’ai été de moins en moins capable d’être profondément heureuse en sa présence. Aujourd’hui encore, trois ans après la séparation, je ne vis qu’en sourdine. Je peux apprécier un très grand nombre de petits bonheurs simples mais je ne sais plus vraiment ce que c’est que de vibrer profondément, en tout cas par pour quelqu’un. Certaines méditations peuvent m’apporter ce genre d’émotions mais plus un autre être humain. Et pourtant dieu sait si j’en rêve, de cette connection à l’autre. Le seul endroit où j’ai connu ce genre de connection c’est à des séances de biodanza il y a bientôt 3 ans. Mais je n’étais pas prête à affronter la remontée de mes émotions et j’ai abandonné.

Empathe

L’empathie émotionnelle est la capacité à comprendre / imaginer comment on se sentirait si on se trouvait dans la situation vécue par quelqu’un d’autre et cela permet de consoler quelqu’un qui a du chagrin par exemple. On peut comprendre (ou on sait) ce que c’est d’être triste dans cette circonstance particulière. Plus la personne nous est proche, plus on a envie de l’aider à sortir de sa situation négative (la consoler par exemple) ou on peut partager sa joie dans le cas d’une situation positive. On est heureux pour elle.

Un empathe est quelqu’un doté de « super-empathie » qui, non seulement sait ce que cela ferait de ressentir ce que la personne ressent mais il le ressent effectivement en même temps, que la personne ressentant ces émotions lui soit proche ou pas. La réaction est automatique.

Il existe différents types d’empathes : certaines personnes sont sensibles aux émotions des autres, d’autres ressentent les souffrances des animaux ou sont en harmonie avec le monde végétal par exemple.

Durant de très nombreuses années, je n’ai pas été vraiment consciente de mon empathie et surtout pas de son intensité. Je vivais toutes les émotions des autres, la plupart du temps sans savoir faire la différence entre ce qui m’appartenait et ce qui appartenait à quelqu’un d’autre. C’est est extrêmement fatigant, épuisant nerveusement. Quelqu’un qui ne le vit pas ne peut pas comprendre. Et je ne l’ai clairement compris qu’il y a quelques années, avant cela je le sentais confusément sans pouvoir l’expliquer. Imaginez une journée type. Je me lève, je ressens l’humeur de mon compagnon même s’il n’est pas tout à fait réveillé – je ne comprends pas pourquoi je me sens subitement moins bien. Je descends, je croise mes enfants, mon moral remonte. Je pars travailler. Dans le métro, j’ai la sensation d’étouffer, je ne me sens pas très bien, j’ai hâte de sortir. Je suis seule quand j’arrive au travail, un peu de calme. Mon chef arrive, il a une réunion à 8h30, il espérait pouvoir travailler tranquillement, il est frustré ; je me sens soudain frustrée sans savoir pourquoi. Un peu de calme durant mon temps de travail seule. Réunion. A peine arrivée, j’ai une boule au ventre ; je remarque que deux collègues / amies s’asseyent à l’opposé l’une de l’autre – je ressens leur colère, l’énergie négative sous-jacente. Et cela continue comme ça toute la journée. Quand je rentre chez moi, je suis épuisée sans savoir pourquoi. Je ne sais plus ce que je ressens, je ne sais plus vraiment si je me sens bien ou mal. Je suis heureuse mais je ne comprends pas pourquoi je ne me « sens » pas heureuse. Je suis une éponge à émotions.

Toutes ces émotions ressenties ne m’appartiennent pas et je ne les comprends pas puisque je n’en connais pas les causes. Je suis donc frustrée (et j’ai peur) de ressentir de la colère, par exemple, alors que je n’ai aucune raison objective d’être en colère. Toutes ma vie, j’ai ressenti des émotions que je n’arrivais pas à contrôler parce que je ne savais pas d’où elles venaient. Maintenant que j’ai compris que la plupart de ces émotions ne m’appartiennent pas, et en attendant de trouver le moyen de m’en protéger, je vis « en ermite » ou quasi. Je sors le moins possible, je vois peu de monde. J’ai besoin de recharger mes batteries et de trouver comment me détacher des émotions des autres, ou commencer à prendre conscience des émotions des autres quand elles m’envahissent.

Introversion

En ce qui me concerne, mon introversion me semble la conséquence de mon empathie.

Pour me resourcer j’ai besoin de me retrouver loin des émotions ambiantes, donc loin des autres. Y compris de ceux que j’aime. Ce n’est pas facile à comprendre et encore moins à expliquer. Cela va plus loin que « les extravertis recherchent la compagnie des autres quand ils ne vont pas bien, quand ils ont besoin de support et les introvertis aiment se retrouver seuls pour se resourcer ». Dans mon cas (et pour la très grande majorité des empathes), il s’agit d’un besoin vital sous peine d’épuisement de mon énergie. Je le sais maintenant, je suis passée par une dépression pour ne pas l’avoir compris / mis en pratique à temps. Aujourd’hui je vis en ermite, je ne regarde et ne lis pas les nouvelles (si nécessaire, mes enfants me tiennent au courant des choses vraiment importantes), je vois deux ou trois amies toutes les quelques semaines et je sors faire les courses une fois par semaine, voire moins.

J’aime être seule et j’apprécie ma compagnie. Je n’ai pas « besoin » des autres, même si les connections profondes manquent à ma vie. Je suis heureuse sans ça, je ne suis pas dans la mentalité « je serai heureuse le jour où… (je rencontrerai l’homme de ma vie, j’aurai trouvé le grand amour, je ferai du sport, je mangerai sainement, je voyagerai à travers le monde, etc) ». Bien sûr, comme tout le monde j’ai des rêves et des choses que j’aimerais faire. Mais rien de tout cela (et surtout pas leur manque) ne détermine comment je me sens aujourd’hui.

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